En voyant se découper dans le paisible paysage herbager du plateau Hervien des silhouettes de curieux véhicules, identiques et sombres, dégageant au passage un petit relent d’huile brûlée, cela devait forcément rappeler aux villageois de Remersdaal des images de jadis ou vues dans des films. Et tous ces engins pétaradant gentiment convergèrent, par petits convois, vers le Castel Notre Dame où se déroulait la concentration hivernale de l’Indian Head :
IVANHOE 2008 durant ce week-end du 18 au 20 janvier. La première, et toujours attendue, concentration de cette nouvelle année.
En mission d’importance, notre bar-manageur Léon, à bord de son beau Dodge WC63 bien chargé, prit possession des lieux, en premier, pour attendre l’arrivée des drink-supplies. La matinée s’étoffa avec les arrivées successives des équipes d’installation opérant une organisation parfaite qui veillera au bien-être des participants attendus au nombre limité de 150. Rien ne fut laissé au hasard dans les aménagements et la bonne distribution préalable des tâches fut le vecteur principal de l’excellente ambiance qui ne faillira pas un instant.
En mission d’importance, notre bar-manageur Léon, à bord de son beau Dodge WC63 bien chargé, prit possession des lieux, en premier, pour attendre l’arrivée des drink-supplies. La matinée s’étoffa avec les arrivées successives des équipes d’installation opérant une organisation parfaite qui veillera au bien-être des participants attendus au nombre limité de 150. Rien ne fut laissé au hasard dans les aménagements et la bonne distribution préalable des tâches fut le vecteur principal de l’excellente ambiance qui ne faillira pas un instant.
Les deux maîtres chiens-chauds Hugh et Al, déployant un matériel de pointe, furent à l’avant-garde des premiers affamés qui s’empressèrent, entraînes par la bonne odeur des saucisse-choucroute.. Un service de pro’s, attentif et soigneux, qui soutint la cadence infernale imposée par les plus voraces.
Accueil très affable par nos jeunes recrues qui guidèrent les arrivants pour les inscriptions.
(j’ai même entendu dire qu’ils aidèrent à porter les valises !)
Un charmant comptoir orchestré par Béa et Anne, sous la vigilance de Guy qui avait composé les dossiers de chacun, est la valeur ajoutée pour les arrivants. Pas de barrière de langue, point de
manquements, la machine administrative était au point et débita très vite, et dans la foulée, les premiers rouleaux de tickets jaunes : ces sésames donnant accès à l’autre comptoir.
Là, c’est l’animation fébrile et le tintement des verres qui durera jusque bien tard en soirée. Les gestes sont devenus automatiques et toujours accompagnés de sourires et de mots gentils. Vraiment une belle équipe ces caroloringiens …
La première soirée voit l’installation des participants ; les derniers arrivés se sont présentés vers minuit. Ils sont venus de Bourges …en France). Après un repos bien mérité et au calme nos « unités » rassemblées dans les trois salles à manger du château pour le petit-déjeuner du samedi se préparèrent pour les hostilités. Constitution de la colonne de 54 véhicules pour un périple très
intéressant, empli d’Histoire, concocté par nos jeunes Cpl’s Julien et Guillaume, aidés des Philphil’s, et parfaitement en phase avec les évènements. Jeeps, GMC, Dodge de toutes sortes et un beau scout-car white composent un charroi bien ordonné. Le tout sous la haute surveillance de l’efficace équipe MP et des Recce troops.
Le premier arrêt ne souffrait d’ailleurs d’aucune ambiguïté s’agissant du cimetière militaire d’Henri-Chapelle : haut lieu représentatif de la mémoire et endroit impressionnant où reposent plus de 7000 GI’s tombés lors de la Bataille des Ardennes. Notre staff rendit un hommage empreint d’émotion entouré des participants on ne peut plus dignes. Le silence unanime qui se fit lorsque les
hymnes nationaux furent entonnés fut révélateur du respect que chaque individu témoigna à cette occasion.
Dépôt d’une gerbe par l’Indian et enfin une visite entre les tombes immaculées furent autant de gestes qui ravivèrent les sentiments de profonde gratitude envers ceux qui sont couchés
là, pour l’éternité, et tellement loin de chez eux …
Monsieur le superintendant du cimetière nous remercia, pour ce que nous sommes et pour ce que nous faisons en mémoire de ses glorieux compatriotes disparus.
La colonne se remit en route pour Aubel en empruntant un itinéraire très plaisant en nous faisant découvrir de singulières facettes de ce beau pays de Herve balayé par un vent soutenu. Notre colonne fit sa joyeuse entrée à Aubel où nous fûmes accueillis, sur la place de la ville, par Mr le Bourgmestre : Mr Meurens et ses adjoints.
Une cérémonie au monument de la ville fut organisée avec un dépôt de gerbes. Sonneries à la trompette des hymnes et rendu des honneurs par notre étendard et celui des associations patriotiques.
Par après ce fut l’invitation au dîner dans la salle du Cercle où fut servi une excellente collation du terroir arrosée par le fameux cidre : un des fleurons des produits locaux.
La colonne reconstituée se dirigea vers un lieu très connu des historiens et qui était le bunker d’une ancienne caserne des gardes-frontières belges à Henri-Chapelle où furent fusillés trois commandos allemands de la brigade de Skorzeny.
Ce lieu, loin d’être préservé, est carrément à l’abandon et sombre de plus en plus dans l’oubli.
Dernière étape du périple : la visite de l’excellent musée de Clermont-Thimister élaboré par Mr Marcel et Mme Mathilde Schmetz : fervents connaisseurs de l’Histoire de la dernière guerre et ga
rants de la mémoire de cette époque en vouant un véritable culte aux vétérans US.
Tous deux décorés de la médaille du mérite civique américain, ils exhibent fièrement leur belle collection en commentant quasi chaque objet exposé avec passion et brio. Nos troupes, trop
nombreuses, se contenteront d’un timing d’une bonne heure et seront gratifiées par le traditionnel « pecket-qui-réchauffe » (les plus fragiles auront droit au chocolat chaud). Nous prenons congé de ces hôtes chaleureux à qui beaucoup promettent de revenir plus tard en visitant la région.
Retour au Castel sans oublier d’emprunter quelques chemins typiques et quelques gués qui éprouveront à peine nos belles mécaniques. Le dîner du soir, servi dans les salles à manger, est des plus savoureux et nous l’apprécions d’autant plus que la grand air (venteux mais sec) a très vite ravivé les estomacs affamés.
La soirée rassembla tout le monde dans les deux salles du bar. Les belles tenues s’affichent et les groupes s’installent pour écouter les prestations d’un sublime orchestre de guitares spécialement composé pour la circonstance. Un délice de musiques plus qu’agréables, un répertoire ciblé et qui emmena les connaisseurs vers tous les bonheurs acoustiques. Et puis très vite les amateurs de danse apparurent, en entraînant d’autres malgré une piste un tantinet exiguë. Le public se mit vite en symbiose avec les artistes et ce fut un répertoire quasi « à la carte » au grand bonheur de tous. Une soirée comme on l’aime. Mais la fatigue de la journée se pointe irrémédiablement et il est décidé de clore la fête vers les 01.30 hrs, manière de pouvoir récupérer pour le lendemain.
Petit-déjeuner du dimanche avec quelques gâteries. Puis la rumeur amena vite les pilotes aux véhicules pour former la colonne vers Margraten aux Pays-Bas tout proches.
Le cimetière de Margraten que nous atteignons après une bonne demi-heure de route est tout aussi impressionnant que ses homologues. La blancheur domine en signe de pureté et là sont couchés plus de dix mille GI’s ayant combattu lors de la campagne d’Allemagne.
Mr le superintendant nous invite tous à nous recueillir à la chapelle où se déroulera le dépôt de notre gerbe et où retentiront les hymnes hollandais et le star spangled banner. La surprise est de taille, la chapelle apparaît trop petite mais finalement abritera notre bonne centaine de participants. Puis d’une voix de ténor le superintendant entame, a capella,les hymnes.
Une émotion particulière nous envahit ce qui suscitera quelques larmes. Notre étendard fièrement porté par Henri s’intègre magnifiquement à ce moment solennel. Beaucoup de choses se comprennent à cet instant précis et l’on se sent fiers d’être là et de faire ce que l’on fait !
Un collectionneur français : Lionel Char luteau (Colmar), à l’instar des aumôniers militaires , entonna une prière en anglais avec un accent parfait ; le recueil est à son comble.
Une visite émouvante nous conduit après entre les tombes de ces braves et notre groupe se rassemble devant un quatuor de jeunes GI’s de la 2nd INF reposant côte à côte.
On aura même l’impression qu’ils nous voient et ressentent notre forme d’hommage.
C’est le cœur un peu serré que l’on reprend le chemin du retour en une ultime et belle colonne applaudie, dans les villages, par quelques autochtones surpris de cette image surgie du passé.
La dernière scène du repas de midi scellera des amitiés nouées le temps d’un week-end où collection et fraternité se joignent si étroitement .Après quoi, c’est le retour « at home » avec dans ses bagages un lot de si bons souvenirs et une vague impression d’être esseulés. Dèjà les copains manquent !On le refera …, on se reverra vite …, au revoir … n’ont eu de cesse d’être prononcés au moment du départ entre de chaleureuses embrassades. IVANHOE 2008, cela valait vraiment la peine d’être vécu !
Grand merci à tous les participants pour leur tenue et leur amitié. Mention spéciale à nos homologues français venus de très très loin (Bourges, laNormandie, l’Alsace, Paris …) pour partager, avec nous, les fameux Indian Head, ce très beau week-end de belle amitié.
Merci aussi à tous ces formidables Indian’s qui ont participé à l’élaboration et la réalisation de IVANHOE 2008 et qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour le plaisir de tous.
Philippe Devroey – président du BMVCG Indian Head