26 ans après son dernier séjour à Remouchamps, le MVCG Indian Head a posé ses bagages sur la plaine de la Porallée ces 10, 11 et 12 août 2012 pour son camp d’été Top Hat. Voici mon compte-rendu.

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Jeudi 9 août:

Dès les premières heures de la journée, les membres les plus matinaux de l’Indian Head s’affairent d’ores et déjà à mettre en place la structure du camp. Le gros du matériel venant d’Arlon en GMC et en Dodge, il arrivera plus tard dans la matinée. Mais qu’importe, il y a déjà matière à s’occuper et les premières tentes commencent à apparaître sur le site. Malheureusement, comme rien ne se passe jamais comme prévu dans ce genre d’organisations, le téléphone sonne: le GMC est en panne, il faut le rapatrier à Arlon et amener le matériel jusque Remouchamps. Tant pis! Le Dodge continue sa route seul. Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le Dodge nous lâche à son tour près de Manhay! Les mesures sont prises pour récupérer autant de matériel que possible et l’acheminer jusqu’à destination.
Finalement, les tentes, canon, panneaux, équipements divers arrivent sur le site dans des remorques pleines à craquer! Il faut redoubler d’efforts pour rattraper le temps perdu. Les premiers participants arrivent déjà et les badauds ne se font pas prier pour faire le tour du camp qui a plutôt des airs de chantier. Il est 21h00 quand l’équipe décide de s’arrêter pour manger un morceau et profiter un peu de la soirée.

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Vendredi 10 août:

Le lendemain, 8h, toute l’équipe est déjà debout et s’affaire. Les dernières tentes sont montées, le bar mis en place, les displays composés, les participants installés. De plus en plus de visiteurs, passant sur la route reliant Aywaille à Remouchamps, s’arrêtent en apercevant les tentes et véhicules. En fin de journée, la plaine commence à être bien remplie.

Il est bientôt l’heure d’embarquer pour Aywaille et le musée « 40-45 Memories » de Monsieur Winkin qui inaugurait ce soir-la un canon de 25 pounds britannique. Après le retour du convoi, une calme soirée au bar débute et se terminera peu après 1h du matin. Bien entendu, quelques irréductibles poursuivirent la fête dans leur tente jusqu’aux petites heures mais pour nous, la journée de samedi est bien chargée et un peu de repos ne nous fera pas de mal. Mention spéciale aux courageux qui auront veillé durant la nuit pour assurer la sécurité du matériel et des participants.
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Samedi 11 août:

Au levé, le soleil est au rendez-vous et plus encore! Bonne nouvelle, ce superbe temps a motivé de nombreuses personnes à rejoindre Remouchamps pour y passer la journée. Vers 10h45, alors que les activités sur le camp sont lancées, le premier des deux convois de la journée est organisé. la colonne d’une bonne cinquantaine de véhicules s’ébranle pour rejoindre le monument du Maquisard Inconnu à La Reid, en passant par Deigné (un des plus beaux villages de Wallonie), Louveigné (où la 3rd Armored Division a établi son QG en septembre 1944), le Ménobu et enfin La Reid. Le monument est situé sur les hauteurs du village, entre celui-ci et Spa. Il a été inauguré après la guerre en hommage aux résistants qui ont combattu l’envahisseur dans l’ombre, la région ayant été le théâtre de durs affrontements entre l’armée secrète et les Allemands. Sur place, Ludivine Nassogne raconta aux participants l’un des faits d’armes les plus connus de la résistance en région spadoise: l’opération Berbang, qui eu lieu alors que l’armée allemande se repliait vers La Gleize en septembre 1944. Le récit terminé, les participants purent aller se recueillir sur le monument à la mémoire de ces citoyens tombés pour protéger notre liberté. Un petit verre était ensuite offert par l’Indian Head. Déjà, il est l’heure de reprendre la route du camp pour le repas de midi.
Durant l’après-midi, les activités sur le site ont été nombreuses et variées: Limbo Ride pour les enfants, démonstration de tir au canon 57mm antichar, parade devant les visiteurs et les autorités communales, displays divers tels qu’une tente d’officier, une tente médicale et un poste radio de la résistance, sans oublier le stand airsoft qui permettait aux visiteurs de s’essayer au tir avec des répliques des armes de la seconde guerre mondiale. La seconde colonne, identique à celle du matin, fut moins impressionnante (une dizaine de véhicules seulement). Sans doute les participants étaient-ils trop impatients pour attendre l’après-midi! Mais qu’importe, elle eu lieu et se déroula à merveille.
Vers 19h, le repas du soir et la soirée furent annoncés. Les participants ont pu profiter d’un superbe buffet froid servi dans la salle de la Porallée (à l’instar de tous les autres repas d’ailleurs), suivi de la remise des souvenirs aux représentants des clubs présents et d’une soirée dansante animée par un DJ qui peinait à motiver son public. Finalement, c’est au bar que l’ambiance était la meilleure et une fois encore, les mêmes irréductibles que la veille furent les derniers à quitter celui-ci, non sans peine!
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Dimanche 12 août:

7h, il est grand temps de se lever! Dans quelques minutes, les exposants vont arriver. Car oui, une bourse militaria a lieu dans la salle de la Porallée! A 9h00, les portes s’ouvrent et de nombreuses personnes sillonnent les allées de la salle remplie de matériel militaire!
A 10h30, une délégation quitte le camp. Destination: Aywaille et le monument Jean Bourguet. Une cérémonie de commémoration a lieu en présence d’anciens combattants, de membres de la résistance, des autorités communales et civiles et de visiteurs. Plusieurs discours, très émouvants, nous rappellent l’importance des actions des résistants dans la victoire contre l’envahisseur. S’en suit un dépôt de gerbes, ainsi qu’une superbe interprétation du chant des partisans par Mademoiselle Devroey et les hymnes nationaux américains et belges. Le convoi repart ensuite vers le camp où un verre de l’amitié est offert par l’Indian Head.
Peu après, le vainqueur du Limbo Ride est annoncé et le jeune visiteur reçoit le prix bien mérité pour sa participation. Les autorités communales ont également reçu un petit souvenir aux couleurs de l’Indian Head.
Dernier jour du camp, les activités continuent à un rythme plus calme que la veille. Une seconde démonstration canon a lieu et les participants commencent à remballer tranquillement leur matériel. Certains ont encore une longue route à parcourir. Il est finalement temps pour les membres de l’Indian Head de commencer à ranger les dizaines de kilos de tentes et d’équipements divers pour faire place nette. C’est après plusieurs heures d’un rangement sous un soleil de plomb que le camp a disparu bien plus vite qu’il n’est apparu trois jours auparavant.
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Feedback:

Bien qu’étant impliqué dans l’organisation de l’événement, je vais m’efforcer de partager ici un avis des plus objectif concernant ce camp Top Hat:Points positifs:
– Nombreux participants, principalement le samedi.
– Très bonne organisation malgré la malchance du jeudi (GMC et Dodge).
– Activités variées pour toute la famille, bien que quelques activités supplémentaires puissent être envisagées.
– Repas et service de qualité et variés.
– Displays, bien que modestes, assez bien réussis. Principalement les tentes médicale et officier.
– Bourse bien fournie dans une salle très accueillante et pratique.
– Soleil au rendez-vous durant tout le weekend!Points négatifs:
– Manque de véhicules lourds, mais le prix de l’essence et le nombre de concentrations sur quelques semaines obligent leurs propriétaires à faire des choix. Il y avait malgré tout un halftrack et un White.
– Manque de matériel impressionnant, mais l’Indian Head est composé de nombreux jeunes « reconstituteurs » qui n’ont pas la chance de disposer d’autant de matériel que leurs aînés. Le temps aidera sans doute à améliorer cela.
– Manque d’ambiance en soirée. Le DJ n’était clairement pas à la hauteur le samedi soir. Il faut aussi garder à l’esprit que le camp était au milieu de la ville, donc un calme relatif était nécessaire.
– Selon moi, une soirée plus typée « années 40 » serait plus à propos. Quid des envies des participants?
– Manque de justesse historique au niveau de certaines tentes, matériel moderne trop visible dans certains cas. C’est à noter pour les prochaines fois, un petit tour « d’inspection » pour faire dissimuler les modernités ne fera pas de mal.DSC_83210119

Il me semble donc que le camp Top Hat 2012 est une réussite étant donné les moyens à la disposition de l’organisation et le manque de chance qui a empêché la présence deux véhicules et d’une partie du matériel qu’ils transportaient. Je ne doute pas une seconde que nous ne manquerons pas de prendre en compte les points à améliorer pour offrir un camp d’une qualité supérieure lors de la prochaine édition.
Gilles